L’épineuse question de la formation et du diplôme

Sophie Tellier-Gervasi » Sophie Tellier-Gervasi, psy, Le Mans - psychothérapeute
L’épineuse question de la formation et du diplôme

La réglementation impose au psychothérapeute une certaine formation et soumet le titre à l’obtention d’un certains nombre de diplômes reconnus par le Ministère de la Santé. La réglementation n’impose pas en revanche au psychothérapeute d’avoir fait un travail psychothérapeutique sur lui-même. C’est pourtant fondamental et relève de l’éthique du psychothérapeute.

Le psychanalyste en revanche n’a pas d’obligation en terme de formation et de diplôme, mais il doit s’obliger lui-même à une formation rigoureuse. En effet, il ne faut pas tourner autour du pot : il doit en savoir un bout sur le fonctionnement du psychisme et chaque patient le remet au travail. Par ailleurs, le psychanalyste doit avoir fait lui-même une psychanalyse et ce n’est pas une simple « obligation » morale : le choix de devenir psychanalyste naît de ce travail même.

Le psychothérapeute d’orientation psychanalytique est donc soumis à la fois à la réglementation et à l’éthique rigoureuse de la psychanalyse.

On entend dire parfois que plus le « psy » est diplômé, plus il faut s'en méfier… Soyons sérieux ! Un diplôme ne garantit rien, bien sûr : vous pouvez avoir un BTS de commerce et être un très mauvais commercial ou un doctorat de médecine et être un très mauvais médecin. Ceci est valable pour tous les métiers.

 

En ce qui me concerne, j’ai fait le choix de la formation universitaire, parce qu’elle garantit une qualité d'enseignement et dispense une solide culture générale à qui sait s'en saisir. Par ailleurs, j’ai préféré la reconnaissance du diplôme à celle, plus symbolique mais pas toujours juste, de certaines écoles de psychanalyse qui fonctionnent comme de véritables  « baronnies », selon l’expression du psychanalyste André Green.

La psychanalyse à l'Université  fait grincer des dents beaucoup de psychanalystes.

Rappelons toutefois que la présence de la psychanalyse à l'Université était revendiquée autant par Freud ou Ferenczi que par Lacan.

Rappelons aussi que tout médecin est formé par l'Université. Pourquoi pas le psychothérapeute et le psychanalyste ?


Chacun doit être libre de penser par lui-même sa position, sans se la laisser imposer.


Le cabinet de Sigmund FREUD, au 19 de la Bergasse, à Vienne.


 
Sandor Ferenczi, psychanalyste hongrois (1873-1933). On lui doit le premier travail avec un jeune enfant, surnommé le petit homme-coq.


 
André Green, psychiatre et psychanalyste français (1927-2012), qui a pensé une clinique contemporaine, dans sa continuité et ses ruptures avec la clinique psychanalytique classique.